La Maçonnerie Disséquée

Samuel Prichard

Prichard's Masonry dissected, printed in 1730 (EMC).

Codification : Prichard 1730 (KJH 17)

Le grade d’apprenti entré

[K17.1] D. D’où venez-vous ?

R. De la sainte loge de Saint Jean.


[K17.2] D. Quelle recommandations en avez-vous apportées ?

R. Les recommandations que j’ai apportées des très vénérables frères et compagnons de la très vénérable et sainte loge de Saint Jean d’où je viens, et vous salue trois fois de tout coeur.


[K17.3] D. Que venez-vous faire ici ?

R. Non pas faire ma propre volonté. Mais soumettre mes passions : prendre en mains les règles de la maçonnerie. Et ainsi faire des progrès quotidiens.


[K17.4] D. Êtes-vous maçon ?

R. Je suis reconnu et accepté comme tel parmi les frères et compagnons.


[K17.5] D. Comment connaîtrai-je que vous êtes maçon ?

R. Par les signes et les attouchements et les points parfaits de mon entrée.


[K17.6] D. Que sont les signes ?

R. Toutes équerres, angles et perpendiculaires.


[K17.7] D. Que sont les attouchements ?

R. Certaines poignées de main régulières et fraternelles.


[K17.8] Examinateur : Donnez-moi les points de votre entrée.

Répondant : Donnez-moi le premier et je vous donnerai le second.


[K17.9] Examinateur : Je le garde.

Répondant : Je le cache.


[K17.10] Examinateur : Que cachez-vous ?

Répondant : Tous secrets et mystères des maçons et de la maçonnerie, sauf à un frère véritable et légitime après un examen en due forme, ou dans une loge juste et vénérable de frères et de compagnons régulièrement assemblés.


[K17.11] D. Où avez-vous été fait maçon ?

R. Dans une loge juste et parfaite.


[K17.12] D. Qu’est-ce qui fait une loge juste et parfaite ?

R. Sept ou plus.


[K17.13] D. De quoi se composent-ils ?

R. D’un maître, de deux surveillants, de deux compagnons du métier et de deux apprentis entrés.


[K17.14] D. Qu’est-ce qui fait une loge ?

R. Cinq.


[K17.15] D. De quoi se composent-ils ?

R. D’un maître, de deux surveillants, d’un compagnon du métier, d’un apprenti entré.


[K17.16] D. Qui vous a amené en loge ?

R. Un apprenti entré.


[K17.17] D. Comment vous y a-t-il amené ?

R. Ni nu ni vêtu, ni pied nu ni chaussé, dépouillé de tous métaux et avançant dans une attitude droite.


[K17.18] D. Comment avez-vous été admis ?

R. Par trois grands coups.


[K17.19] D. Qui vous a reçu ?

R. Un deuxième surveillant.


[K17.20] D. Qu’a-t-il fait de vous ?

R. Il m’a conduit à la partie nord-est de la loge et m’a ramené ensuite à l’ouest et m’a remis entre les mains du premier surveillant.


[K17.21] D. Qu’a fait de vous le premier surveillant ?

R. Il m’a présenté et m’a montré comment marcher (par trois pas) vers le maître.


[K17.22] D. Qu’a fait de vous le maître ?

R. Il m’a fait maçon.


[K17.23] D. Comment vous a-t-il fait maçon ?

R. Avec le genou nu fléchi et le corps dans l’équerre, le compas ouvert sur le sein gauche nu, la main droite nue sur la Sainte Bible. Dans cette posture, j’ai prêté l’obligation (ou serment) du maçon.


[K17.24] D. Pouvez-vous répéter cette obligation ?

R. Je vais m’y efforcer.

(Ce qui est comme suit)

Moi, par ceci, solennellement je fais vœu et jure en présence de Dieu tout-puissant et cette très vénérable assemblée, que je garderai et cacherai et jamais ne révélerai les secrets ou mystères des maçons ou de la maçonnerie qui me seront révélés, sauf à un frère véritable et légitime, après un examen en due forme, ou dans une loge juste et vénérable de frères et de compagnons régulièrement assemblés.

Je promets et fais vœu en outre que je ne les écrirai, ni ne les imprimerai, ni ne les marquerai, ni ne les taillerai ni ne les graverai, ou les ferai écrire, imprimer, marquer, tailler ou graver sur le bois ou la pierre, en sorte que le caractère ou l’impression visible d’une lettre puisse apparaître, par quoi on pourrait l’obtenir illicitement.

Tout ceci sous un châtiment qui ne saurait être moindre que d’avoir la gorge coupée, la langue ôtée du palais (1) de la bouche, le cœur arraché d’en dessous le sein gauche, et qu’ils soient enterrés dans les sables de la mer, à une encâblure du rivage, là où la marée monte et descend deux fois en 24 heures, mon corps étant réduit en cendres, mes cendres dispersées sur la surface de la terre en sorte qu’il ne subsiste plus aucun souvenir de moi parmi les maçons.

Ainsi que Dieu me soit en aide.


[K17.25] D. Quelle est la forme de la loge ?

R. Un carré long.


[K17.26] D. Quelle longueur ?

R. De l’est à l’ouest.


[K17.27] D. Quelle largeur ?

R. Du nord au sud.


[K17.28] D. Quelle hauteur ?

R. Des pouces, des pieds et des toises innombrables, aussi haut que les cieux.


[K17.29] D. Quelle profondeur ?

R. Jusqu’au centre de la terre.


[K17.30] D. Où se tient la loge ?

R. Sur une terre sainte, ou sur la plus haute colline ou la plus profonde vallée, ou dans la vallée de Josaphat, ou en tout autre lieu secret.


[K17.31] D. Comment est-elle située ?

R. Plein est et ouest.


[K17.32] D. Pourquoi ainsi ?

R. Parce que toutes églises et chapelles le sont ou devraient l’être ainsi.


[K17.33] D. Qu’est-ce qui soutient une loge ?

R. Trois grandes colonnes.


[K17.34] D. Comment les nomme-t-on ?

R. sagesse, force et beauté.


[K17.35] D. Pourquoi ainsi ?

R. sagesse pour créer, force pour soutenir et beauté pour orner.


[K17.36] D. De quoi vote loge est-elle couverte ?

R. D’un dais nuageux de couleur variées (ou des nuages).


[K17.37] D. Avez vous des meubles dans votre loge ?

R. Oui. ?


[K17.38] D. Quels sont-ils ?

R. Le pavé mosaïque, l’étoile flamboyante et la houppe dentelée.


[K17.39] D. Quel est leur usage ?

R. Le pavé mosaïque est le sol de la loge, l’étoile flamboyante, le centre, et la houppe dentelée la bordure tout autour.


[K17.40] D. Quels sont les autres meubles d’une loge ?

R. La Bible, le compas et l’équerre.


[K17.41] D. A qui appartiennent-ils en propre ?

R. La Bible à Dieu, le compas au maître et l’équerre au compagnon du métier.


[K17.42] D. Avez-vous des bijoux dans votre loge ?

R. Oui.


[K17.43] D. Combien ?

R. Six. Trois mobiles et trois immobiles.


[K17.44] D. Quels sont les bijoux mobiles ?

R. L’équerre, le niveau et la perpendiculaire.


[K17.45] D. Quel est leur usage ?

R. L’équerre sert à tracer des lignes exactement à angle droit, le niveau à vérifier toutes les horizontales et la perpendiculaire à vérifier toutes les verticales.


[K17.46] D. Quels sont les bijoux immobiles ?

R. La planche à tracer, la pierre brute et la pierre ouvrée.


[K17.47] D. Quel est leur usage ?

R. La planche à tracer sert au maître pour y dessiner ses projets, la pierre brute sert aux compagnons du métier pour y essayer leurs bijoux et la pierre ouvrée à l’apprenti entré pour y apprendre à travailler.


[K17.48] D. Avez-vous des lumières dans votre loge ?

R. Oui, trois.


[K17.49] D. Que représentent-elles ?

R. Le soleil, la lune et le maître maçon.

N.B. Ces lumières sont trois grandes chandelles placées sur de hauts chandeliers.


[K17.50] D. Pourquoi cela ?

R. Le soleil pour gouverner le jour, la lune, la nuit et le maître-maçon sa loge.


[K17.51] D. Avez-vous des lumières fixes dans votre loge ?

R. Oui.


[K17.52] D. Combien ?

R. Trois.

N.B. Ces lumières fixes sont trois fenêtres, qu’on suppose (mais ce n’est pas toujours le cas) se trouver dans toute salle où une loge est tenue, mais plus exactement les quatre points cardinaux conformément aux antiques règles de la maçonnerie.


[K17.53] D. Comment sont-elles disposées ?

R. A l’est, au sud et à l’ouest.


[K17.54] D. Quel est leur usage ?

R. Eclairer les hommes lorsqu’ils vont au travail, lorsqu’ils y sont, et lorsqu’ils en reviennent.


[K17.55] D. Pourquoi n’y a-t-il pas de lumière au nord ?

R. Parce que le soleil n’envoie aucun rayon à partir de cette région.


[K17.56] D. Où se tient votre maître ?

R. A l’est.


[K17.57] D. Pourquoi cela ?

R. Comme le soleil se lève à l’est pour ouvrir le jour, de même le maître se tient à l’est (avec la main droite sur le sein gauche, ce qui est un signe, et l’équerre au cou) pour ouvrir la loge et mettre ses hommes au travail.


[K17.58] D. Où se tiennent vos surveillants ?

R. A l’ouest.


[K17.59] D. Quel est leur devoir ?

R. Comme le soleil se couche à l’ouest pour fermer le jour, de même les surveillants se tiennent à l’ouest (avec la main droite sur le sein gauche ce qui est un signe et le niveau et la perpendiculaire au cou) pour fermer la loge et renvoyer les hommes du travail en leur payant leur salaire.


[K17.60] D. Où se tient le plus ancien apprenti entré ?

R. Au sud.


[K17.61] D. Quel est son office ?

R. Entendre et recevoir les instructions et accueillir les frères étrangers.


[K17.62] D. Où se tient le dernier apprenti entré ?

R. Au nord.


[K17.63] D. Quel est son devoir ?

R. Ecarter les manœuvres et les indiscrets.


[K17.64] D. Si un manœuvre (ou un écouteur aux portes) est attrapé, comment doit-on le punir ?

R. En le plaçant sous les gouttières des maisons (lorsqu’il pleut) jusqu’à ce que l’eau lui entrant par les épaules ressorte par les souliers.


[K17.65] D. Quels sont les secrets d’un maçon ?

R. Des signes, des attouchements et de nombreux mots.


[K17.66] D. Où conservez-vous ces secrets ?

R. Sous mon sein gauche.


[K17.67] D. Avez-vous une clé pour ces secrets ?

R. Oui.


[K17.68] D. Où la gardez-vous ?

R. Dans une boîte en os qui ne peut être ouverte ou fermée [s’ouvre et se ferme] qu'avec des clés d'ivoire.


[K17.69] D. Pend-elle ou gît-elle ?

R. Elle pend.


[K17.70] D. A quoi pend-elle ?

R. A un câble de 9 pouces ou un empan.


[K17.71] D. De quel métal est-elle ?

R. D'aucun métal ; mais c'est une langue du bon renom aussi bonne dans le dos d'un frère qu'en face de lui.


N.B. La clé est la langue, la boîte en os les dents, le câble la racine [le palais] de la bouche.


[K17.72] D. Combien y-a-t-il de principes en maçonnerie ?

R. Quatre.


[K17.73] D. Quels sont-ils ?

R. Le point, la ligne, la surface, et le volume.


[K17.74] D. Expliquez-les.

R. Le point est le centre (à partir duquel le maître ne peut s'égarer) la ligne est la longueur sans largeur, la surface la longueur et la largeur, le volume englobe le tout.


[K17.75] D. Combien de signes principaux ?

R. Quatre.


[K17.76] D. Quels sont-ils ?

R. Le guttural, le pectoral, le manuel et le pédestre.


[K17.77] D. Expliquez-les.

R. Le guttural, la gorge ; le pectoral, la poitrine ; le manuel, la main ; le pédestre, le pied.


[K17.78] D. Qu'apprenez-vous comme gentilhomme maçon ?

R. La discrétion, la morale et la bonne amitié.


[K17.79] D. Qu'apprenez-vous comme maçon opératif ?

R. À tailler, à équarrir, à façonner la pierre, à poser un niveau et à dresser une perpendiculaire.


[K17.80] D. Avez-vous vu votre maître aujourd'hui ?

R. Oui.


[K17.81] D. Comment était-il vêtu ?

R. D'une jaquette (veste) jaune et d'une culotte bleue.

N.B. La jaquette (veste) jaune est le compas et la culotte bleue les pointes d'acier.


[K17.82] D. Pendant combien de temps servez-vous votre maître ?

R. Du lundi matin au samedi soir.


[K17.83] D. Comment le servez-vous ?

R. Avec la craie, le charbon de bois et la terrine.


[K17.84] D. Que désignent-il ?

R. Liberté, ferveur et zèle.


[K17.85] Examinateur : Donnez-moi le signe d’apprenti entré.

Répondant : Etendre les quatre doigts de la main droite et les retirer en travers de la gorge, c’est le signe, et il demande l’attouchement.

N.B. L’attouchement se fait en pressant l’extrémité du pouce de la main droite sur la première articulation de l’index de la main droite du frère. Il demande un mot.

[K17.86] D. Donnez le moi

R. Je l’épèlerai avec vous.


[K17.87] Examinateur BOAZ

(N.B. L’examinateur dit B, le répondant O, l’ex. A, le rép. Z, c’est-à- dire BOAZ).

Donnez-moi un autre.

Rép. JACHIN

(N.B. Boaz et Jachin étaient deux colonnes dans le porche de Salomon. I Rois chap. VII, vers.21)

[K17.88] D. Quel âge avez-vous ?

R. Moins de sept (signifiant qu’il n’est pas passé maitre).


[K17.89] D. A quoi sert le Jour ?

R. A voir.


[K17.90] D. A quoi sert la nuit ?

R. A entendre.


[K17.91] D. Comment souffle le vent ?

R. Plein est et ouest.


[K17.92] D. Quelle heure est-il ?

R. Midi plein.

Le grade de compagnon du métier

[K17.93] D. Etes-vous Compagnon du Métier ?

R. Je le suis.


[K17.94] D. Pourquoi avez-vous été fait Compagnon du Métier ?

R. Pour connaître la lettre G.


[K17.95] D. Que signifie ce G ?

R. Géométrie, ou la cinquième science.


[K17.96] D. Avez-vous jamais voyagé ?

R. Oui. A l’est et à l’ouest.


[K17.97] D. Avez-vous jamais travaillé ?

R. Oui, à la construction du temple.


[K17.98] D. Où avez-vous reçu votre salaire ?

R. Dans la chambre du milieu.


[K17.99] D. Comment êtes-vous parvenu à la chambre du milieu ?

R. Par le porche.


[K17.100] D. Lorsque vous êtes passé par le porche, qu’avez-vous vu ?

R. Deux grandes colonnes.


[K17.101] D. Comment les appelle-t-on ?

R. J. B., c’est-à-dire Jachin et Boaz. [Vide I Rois ch. 7]


[K17.102] D. Quelle est leur hauteur ?

R. Dix-huit coudées.


[K17.103] D. Quelle est leur circonférence ?

R. Douze coudées.


[K17.104] D. De quoi étaient-elles ornées ?

R. De deux chapiteaux.


[K17.105] D. Quelle était la hauteur des chapiteaux ?

R. Cinq coudées. [Vide I Rois ch. 7]


[K17.106] D. De quoi sont-ils ornés ?

R. D’un réseau et de grenades.


[K17.107] D. Comment êtes-vous parvenu dans la chambre du milieu ?

R. Par un escalier double en forme de vis.


[K17.108] D. De combien ?

R. Sept ou plus.


[K17.109] D. Pourquoi sept ou plus ?

R. Parce que sept ou plus font une loge juste et parfaite.


[K17.110] D. Lorsque vous êtes parvenu à la chambre du milieu, qui avez-vous vu ?

R. Un surveillant.


[K17.111] D. Que vous a-t-il demandé ?

R. Trois choses.


[K17.112] D. Lesquelles ?

R. Un signe, un attouchement et un mot.

N.B. Le signe se fait en plaçant la main droite sur le sein gauche, l’attouchement se fait

en joignant votre main droite à celle de la personne qui le demande, et en pressant avec

l’extrémité du pouce sur la première articulation du médius de celle-ci, et le mot est Jachin.


[K17.113] D. Quelle hauteur avait la porte de la chambre du milieu ?

R. Elle était si grande qu’une manoeuvre ne pouvait l’atteindre pour y piquer une épingle.


[K17.114] D. Lorsque vous êtes arrivé dans la chambre du milieu, qu’avez-vous vu ?

R. La ressemblance de la lettre G.


[K17.115] D. Que signifie ce G ?

R. Quelqu’un qui est plus grand que vous.


[K17.116] D. Qui est plus grand que moi, qui suis un maçon franc et accepté, le maître d’une loge ?

R. Le grand architecte et créateur de l’univers, ou celui qui fut porté sur le sommet du pinacle du saint temple.


[K17.117] D. Pouvez-vous répéter la lettre G ?

R. Je vais m’y efforcer.

La répétition de la lettre G.

Répondant : Au milieu du temple de Salomon il y a un G,

Lettre pour tous belle à lire et à voir

Mais seul un petit nombre comprend

Ce que signifie cette lettre G.

Examinateur : Mon ami, si vous prétendez être

De cette fraternité

Vous pouvez dire exactement et sur-le-champ

Ce que signifie cette lettre G.

Répondant : Par les sciences sont amenés à la lumière

Des corps de diverses sortes,

Qui apparaissent parfaitement à la vue ;

Mais personne sinon des mâles ne connaîtra ma pensée.

Examinateur : Le très le fera.

Répondant :

Si vénérable.

Examinateur : A la fois très et vénérable je suis

De vous saluer j’ai ordre,

Afin que vous me fassiez savoir sur-le-champ,

Comment je puis comprendre

Répondant : Par lettres quatre et science cinq

Ce G se tient exactement

En juste art et proportion,

Vous avez votre réponse, ami.

N.B. Les quatre lettres sont BOAZ, la cinquième science la géométrie.

Examinateur : Mon ami, vous répondez bien,

Si les droits et libres principes vous découvrez

Je changerai votre nom d’ami

Et désormais vous appellerai frère.

Répondant : Les sciences sont bien composées

De vers d’une noble venue,

Un point, une ligne et un extérieur ;

Mais un solide est le dernier.

Examinateur: Que le bon salut de Dieu soit dans notre heureuse rencontre.

Répondant: Et tous les très vénérables frères et compagnons.

Examinateur: De la très vénérable et sainte loge de St Jean.

Répondant: D’où je viens.

Examinateur: Vous saluent, vous saluent, vous saluent trois fois, de tout coeur, vous priant de faire connaître votre nom.

Répondant: Timothy ridicule.

Examinateur: Bienvenue, frère, par la grâce de Dieu.

N.B. La raison pour laquelle ils se disent de la sainte loge de Saint Jean est qu’il fut le précurseur de notre sauveur, et qu’il traça la première ligne parallèle à l’Evangile (d’autres assurent que notre sauveur lui-même fut accepté franc-maçon lors de son incarnation) mais combien cela semble ridicule et profane, je le laisse à la réflexion du lecteur sensé.

Le grade de maître

[K17.118] D. Etes-vous maître maçon?

R. Je le suis; examinez-moi, éprouvez-moi, désapprouvez-moi si vous le pouvez.


[K17.119] D. Où avez-vous été passé maître?

R. Dans une loge parfaite de maîtres.


[K17.120] D. Qu’est-ce qui fait une loge parfaite de maîtres?

R. Trois.


[K17.121] D. Comment êtes-vous parvenu à être passé maître?

R. De l’équerre au compas.


[K17.122] Ex. Je présume que vous avez été apprenti entré?

R. Jachin et Boaz j’ai vu;

Un très bon maître-maçon j’ai été fait,

Avec le losange, la pierre taillée et l’équerre.


[K17.123] Ex. Si un maître-maçon vous voulez être

Vous devez comprendre parfaitement la

règle de trois.

Et M.B. (Machbenah) vous rendra libre:

Et ce que vous désirez en maçonnerie

Te sera montré dans cette loge.

R. Je comprends la bonne maçonnerie

Les clés de toutes les loges sont à ma disposition.


[K17.124] Ex. Vous êtes un compagnon héroïque; d’où venez-vous?

R. De l’est.


[K17.125] Ex. Où allez-vous?

R. A l’ouest.


[K17.126] Ex. Qu’allez-vous faire dans cette direction?

R. Chercher ce qui a été perdu et est maintenant retrouvé.


[K17.127] Ex. Qu’est-ce qui a été perdu et est mantenant retrouvé?

R. Le mot de maître-maçon.


[K17.128] Ex. Comment a-t-il été perdu?

R. Par trois grands coups, ou la mort de notre maître Hiram.


[K17.129] Ex. Comment trouva-t-il la mort?

R. Il était maître maçon lors de la construction du temple de Salomon, et à 12 heures de midi plein, tandis que les hommes étaient partis se reposer, il vint inspecter les travaux comme il en avait l’habitude. Lorsqu’il fut entré dans le temple, trois scélérats, supposés être trois compagnons du métier, se postèrent aux trois entrées du temple. Lorsqu’il sortit, l’un lui demanda le mot de maître; et il lui répondit qu’il ne l’avait pas reçu de cette manière, mais que le temps et un peu de patience le lui ferait obtenir. Mécontent de cette réponse, le scélérat lui porta un coup qui le fit chanceler. Il alla à l’autre porte où, accosté de la même manière et donnant la même réponse, il reçut un coup plus fort, et au troisième son coup de grâce.


[K17.130] Ex. Avec quoi les scélérats le tuèrent-ils?

R. Un maillet, un levier et une masse.


[K17.131] Ex. Comment se débarrassèrent-ils de son corps?

R. Ils le transportèrent hors du temple par la porte ouest et le cachèrent sous des décombres jusqu’à 12 heures pleines à nouveau.


[K17.132] Ex. Quelle heure était-ce?

R. 12 heures pleines de la nuit, tandis que les hommes étaient au repos.


[K17.133] Ex. Comment se débarrassèrent-ils de son corps ensuite?

R. Ils le transportèrent jusqu’en haut d’une colline où ils firent une tombe décente et l’ensevelirent.


[K17.134] Ex. Quand s’aperçut-on de son absence?

R. Le même jour.


[K17.135] Ex. Quand fut-il retrouvé?

R. Quinze jours plus tard.


[K17.136] Ex. Qui le retrouva?

R. Quinze frères dévoués, sur l’ordre du roi Salomon, sortirent par la porte ouest du temple, et se dispersèrent de droite à gauche, à portée de voix l’un de l’autre. Ils convinrent que, s’ils ne trouvaient pas le mot sur lui ou près de lui, le premier mot serait le mot de maître. Un des frères, plus las que les autres, s’assit pour se reposer et, saisissant un arbuste, qui céda aussitôt, et s’apercevant que le sol avait été défoncé, il appela ses frères. En poursuivant leurs recherches, ils le trouvèrent décemment enseveli dans une belle tombe de 6 pieds à l’est, 6 pieds à l’ouest et 6 pieds perpendiculaires; elle était couverte de mousse et de gazon verts, ce qui les surprit. Sur quoi, ils s’écrièrent: Muscus Domus Dei Gratia, ce qui, selon la maçonnerie, veut dire : Rendons grâce à Dieu, notre maître a une maison moussue. Aussi le recouvrirent-ils avec soin, et, comme autre ornement, placèrent une branche de cassia à la tête de sa tombe. Puis ils revinrent avertir le roi Salomon.


[K17.137] Ex. Que dit le roi Salomon de tout cela?

R. Il ordonna de le relever et de l’ensevelir décemment, et que 15 compagnons du métier en gants et tablier blancs assistent à ses obsèques (qui doivent être célébrées parmi les maçons jusqu’à ce jour).


[K17.138] Ex. Comment Hiram fut-il élevé?

R. Comme le sont tous les autres maçons, lorsqu’ils reçoivent le mot de maître.


[K17.139] Ex. Comment cela?

R. Par les cinq points du compagnonnage.


[K17.140] Ex. Quels sont-ils?

R. Main à main, pied à pied, joue à joue, genou à genou, main dans le dos.


N.B. Lorsque Hiram fut relevé, ils le prirent par les index, et la peau se détacha, ce qu’on appelle le glissement. Etendre la main droite et placer le médius sur le poignet, en serrant l’index et l’annulaire sur les côtés du poignet, cela s’appelle la poignée de main. Le signe se fait en plaçant le pouce de la main droite sur le sein gauche et en étendant les doigts.


[K17.141] Ex. Quel est le nom d’un maître-maçon?

R. Cassia est mon nom, et je viens d’une loge juste et parfaite.


[K17.142] Ex. Où Hiram fut-il enterré?

R. Dans le Sanctum Sanctorum.

[K17.143] Ex. Par où fut-il amené?

R. Par la porte ouest du temple.


[K17.144] D. Quels sont les bijoux du maître?

R. L’arcade, le dormant et le pavé d’équerre.


[K17.145] D. Expliquez-les.

R. L’arcade est l’entrée du Sanctum Sanctorum, le dormant les fenêtres ou les lumières à l’intérieur, le pavé d’équerre le sol.


[K17.146] Ex. Donnez-moi le mot de maître.

R. Il le murmure à l’oreille, et, dans la posture des cinq points du compagnonnage ci-dessus indiqués, dit Machbenah, ce qui signifie l’architecte est frappé.


N.B. Si des maçons sont au travail sur un chantier, et si vous désirez reconnaître les maçons acceptés des autres, prenez un morceau de pierre, et demandez-lui ce qu’il sent; il répondra immédiatement: ni le cuivre, ni le fer, ni l’acier mais le maçon. Ensuite, si vous lui demandez son âge, il répond “au-dessus de sept”, ce qui signifie qu’il est passé maître.