Principes de révision des rituels du Rite Français Traditionnel
par Roger Dachez, 2016
Plus de 50 ans après sa première version, le RFT a suscité, au sein de la LNF, un travail de recherche qui n’a jamais cessé. De même que René Guilly-Désaguliers lui-même avait vu, au moins à deux reprises, vers 1970 et vers 1988, la nécessité d’une révision des textes, à la fois pour les simplifier et les rendre plus accessibles, de même il est apparu opportun, en ce début du XXIème siècle, d’appliquer les acquis d’une recherche qui a permis de mieux préciser certains aspects de la première maçonnerie française.
Il a paru en outre souhaitable de rendre ces rituels plus praticables et plus clairs : la sophistication des révisions successives avait sans doute rendu certaines allusions symboliques trop subtiles et finalement peu compréhensibles.
Les principes adoptés pour cette révision sont les suivants :
- Les références de base sont les textes compris dans la Liste et codification des sources du RFT.
- Ne sont plus retenues que les références directement ou indirectement liées à la tradition des Modernes – les textes des Anciens (essentiellement les Three Distinct Knocks (TDK), 1760, et Le Guide des maçons écossais (c.1804) ne sont donc pas pris en considération.
- On privilégie les usages et les choix des textes français entre 1737 et les rituels arrêtés en 1786 par le Grand Orient de France, et notamment :
- Le secret des francs-maçons (Pérau 1744), Le catéchisme des francs-maçons (Travenol 1744) et Le sceau rompu (Sceau 1745), en ce qui concerne les divulgations. Le Corps complet de la Maçonnerie adopté par le R. G. L. de France (Corps complet c. 1765), les rituels dits du « Duc de Chartres » (Chartres 1784), les rituels adoptés par le Grand Orient de France en 1786 (Roettiers 1786) et, pour quelques précisions – malgré certaines incohérences déjà notables –, le Recueil des trois premiers grades de la Maçonnerie (Berté 1788) et bien sûr le Régulateur du maçon (Reg. 1801) – ce dernier n’étant pas considéré comme une référence de base mais dans le cadre de notre étude, plutôt comme une « fin de série »...
- Pour les sources britanniques, en particulier pour les catéchismes, Masonry Dissected (Prichard 1730) est considéré comme le prototype du Rite Moderne : c’est dans cette source qu’apparaissent plusieurs marqueurs essentiels de cette tradition maçonnique. On y joint Le maçon démasqué, en raison de sa date et parce qu’il évoque, à juste titre ou non, une maçonnerie « franco-anglaise » (Démasqué 1751) et, avec des réserves, Jachin & Boaz (J&B 1762).
- Par convention, les divulgations et catéchismes anglais ou écossais antérieurs à 1730 (regroupés dans Knoop, Jones & Hamer, Early Masonic Catechisms [EMC], 1943) sont considérés comme appartenant à la tradition « indivise » des Modernes et des Anciens.
- Certains choix spécifiques sont expliqués et justifiés en note infrapaginale. Dans l’ensemble, les points-clés des rituels sont renvoyés par des notes à leurs plus anciennes occurrences françaises ou anglaises. Les différents rituels (Ouverture et clôture de la Loge générale, Ouverture et clôture de la Loge de Maître, Initiation, Passage, Elévation, Instructions) sont précédés d’un schéma directeur listant, pour chacun d’eux, les points considérés comme essentiels à la tradition des Modernes telle que « restituée » selon la perspective exposée dans l’avertissement qui précède.